07/09/16 – Au moment où un nombre grandissant de consommateurs tournent carrément le dos au câble, Michel C. Auger fait le point sur le sujet avec l’analyste pour l’Union des consommateurs Sophy Lambert-Racine et le professeur Sylvain Lafrance. 

Une télécommande d'un fournisseur de contenu télévisuel

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) tient ces jours-ci des audiences sur les pratiques des distributeurs de services télévisuels quant au forfait de base qu’ils ont l’obligation d’offrir aux ménages canadiens.

Selon Sophy Lambert-Racine, ce forfait abordable est peu publicisé : « C’est difficile pour les consommateurs de s’informer à son sujet. En plus, les consommateurs doivent parfois payer pour les frais d’installation, ce qui rend le service beaucoup moins attrayant pour ceux qui veulent économiser ».

À partir de décembre, les fournisseurs devront obligatoirement offrir aux clients la possibilité d’ajouter des chaînes à la carte. « Certaines compagnies ont commencé à l’offrir. Pour que ce soit avantageux, il faudrait que les chaînes à la carte soient offertes à un tarif abordable, mais ce n’est pas toujours le cas. On a vu des chaînes à plus de 15 $ par mois ».

Sophy Lambert-Racine espère que le CRTC apportera des changements à la suite des audiences. « Certains fournisseurs profitent de la souplesse dans la façon dont les règles sont écrites ».

Le directeur du Pôle médias et management de HEC Montréal, Sylvain Lafrance, croit surtout que le CRTC se trompe de cible, compte tenu de l’évolution rapide des façons de consommer les émissions aujourd’hui. Celui qui a notamment piloté le lancement de Tou.tv à titre de vice-président des Services français de Radio-Canada estime que « la personne qui aime la télé veut plus que le forfait de base. Si vous aimez la fiction, vous voulez de la fiction. Si vous aimez l’info, vous voulez de l’info. La télé demeure un loisir familial somme toute raisonnable, en comparaison avec d’autres activités de loisir ».

Les redevances servent aussi à maintenir la production télévisuelle canadienne. C’est un écosystème assez compliqué. « Si tous les Canadiens prenaient le forfait à 25 $, il n’y aurait plus d’émission canadienne et j’exagère à peine », dit M. Lafrance.

Le problème majeur auquel il faut faire face, conclut Sylvain Lafrance, reste le financement de la télé. « Il est basé sur un ancien système analogique de redevance du câble. Il va falloir être innovant si l’on veut du contenu canadien, qui nous ressemble. Netflix n’investit pas beaucoup dans la télé canadienne ».

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