Le 24 janvier avait lieu la Conférence extraordinaire de Montréal sur l’avenir de la diffusion, de la distribution, de la création
et de la production francophones à l’ère numérique (CEMAD), une initiative du département de communication de l’Université de Montréal, de l’École des Médias de l’UQAM et du Pôle Médias HEC Montréal.

L’ultime réflexion

La prochaine année sera déterminante pour la définition d’une nouvelle Loi sur la diffusion au Canada. Cette loi doit être entièrement mise à jour afin qu’elle s’inscrive dans l’ère numérique largement dominée, par les superpuissances du web. Rappelons que la loi actuelle a été adoptée en 1991.

C’était bien avant le numérique et son appropriation par les Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix et Spotifiy. Cette loi est devenue obsolète, même si certains principes peuvent encore guider l’industrie des médias et de la création..

Radio-Canada fait partie intégrante de cette loi. Le service public a bien changé, les habitudes d’écoute de la population également. Son mandat doit être précisé. De son côté, le CRTC avait annoncé en 1999 qu’il n’avait pas à intervenir sur internet. Résultat, les GAFA, aujourd’hui FAANGS (Facebook, Amazon, Apple, Netflix, Google et Spotify) ont depuis établi leur domination partout sur la planète.

Comment le Canada doit-il composer avec ces superpuissances mondiales? Comment les milieux de la culture et de l’information peuvent-ils se tailler une place dans cet univers? Y a-t-il lieu de bâtir un contre-pouvoir? Une réglementation d’encadrement suffira-t-elle pour soutenir les cultures et les médias nationaux? L’État doit-il jouer un rôle en matière d’équité fiscale? Comment défendre la Loi sur les droits d’auteur sur les plateformes telles que Facebook et Twitter? Les entreprises québécoises sont-elles prêtes à concurrencer ces nouveaux géants?

Conférence extraordinaire

La CEMAD 2019 a commencé par quelques mots d’ouvertures de Thierry Bardini (UdeM), Pierre Barrette (UQAM) et Sylvain Lafrance (Pôle Médias HEC Montréal). 

Le premier panel de la journée, animé par Anne-Marie Dussault, donnait la parole aux leaders des grands médiasMichel Bissonnette (Radio-Canada), Marie-Philippe Bouchard (TV5 Québec-Canada), Philippe Lapointe (Cogeco), Brian Myles (Le Devoir) et Pierre Karl Péladeau (Québecor) ont répondu à la question suivante : 

Qu’attendez-vous d’une nouvelle Loi sur la diffusion et d’une future réglementation ?

Ensuite, lors d’un panel animé par Michel Désautels, la parole a été donnée à ceux et celles qui font la cultureMichelle Allen (Auteure de « Fugueuse »), Jean-Robert Bisaillon (Lattice, Laboratoire sur la découvrabilité), Guillaume Déziel (Stratège en culture numérique), Solange Drouin (ADISQ), Joanne Forgues (Productions Casablanca) et Gabriel Pelletier (ARRQ) ont discuté de leurs attentes par rapport à une nouvelle Loi sur la diffusion.

Qu’attendez-vous d’une nouvelle Loi sur la diffusion et d’une future réglementation

En après-midi, différents conférenciers ont discuté des enjeux de l’émergence du numérique

Jean LaRose (APTN) : Et les médias autochtones ?

Alain Saulnier (UdeM) : La Loi de 1991 est-elle toute à refaire ?

Destiny Tchéouhali (ORISON-UQAM) : La « découvrabilité » dans un univers numérique.

​Un troisième panel, un atelier animé par Sylvain Lafrance, en compagnie de Véronique Guèvremont (Chaire UNESCO), Anna Herold (Commission européenne) et Éric Scherer (France Télévisions et Méta-Media) a voulu répondre à la question suivante :

Comment maintenir la souveraineté culturelle francophone face aux géants du web (FAANGS) ?

Le quatrième panel de la journée, une discussion animée par Esther Bégin, avait pour but de présenter les conclusions de deux observateurs/rapporteurs indépendants, Catalina Briceno (École des médias, UQAM) et Pierre Barrette (École des médias, UQAM), et de deux membres du comité d’experts mandatés par Patrimoine Canada, Monique Simard et de Pierre Trudel.

cemad.ca

 

Photos : Valérie Paquette