Depuis le début de l’année, il n’y en a que pour la voix sur Internet. Que ce soit la vague de popularité qui se poursuit pour les balados (podcasts), le succès phénoménal de la plateforme Clubhouse – évaluée désormais à plus de 4 milliards de dollars américains après sa dernière tournée de financement – ou encore les plus récentes annonces de Mark Zuckerberg pour assurer à Facebook une place dans le nouvel ordre numérique de l’audio social.

Pour quelqu’un qui observe et produit du contenu sur Internet depuis plus de 25 ans, comme moi, la situation me fait un peu sourire. J’y vois un retour du balancier. La situation me rappelle les tout débuts de l’Internet commercial, alors qu’en 1995, je commençais à produire sur le Web des émissions pour le diffuseur public national en format RealAudio et MP3. À l’époque, la bande passante ne permettait pas encore la diffusion de fichiers vidéo.

Mais aujourd’hui, force est d’admettre que, malgré toute cette bande passante qui circule à grande vitesse à travers les réseaux qui nous relient, la voix retrouve sa place.

Pour pratiquer l’audio social depuis un certain moment, que ce soit sur Clubhouse, les canaux audio du réseau Discord ou les récents espaces de Twitter, un constat est clair dans ma tête : cette « nouvelle » façon de communiquer à l’ère numérique sera un défi pour les organisations.

Parce que, depuis des années, les organisations ont développé un savoir-faire en matière d’image sur Internet, par le biais de sites Web, des réseaux sociaux, par la création de textes, de photos et de vidéos. Mais maintenant qu’est venu le temps pour une marque de prendre la parole, quelle sera cette voix? Quelle sera cette parole?

Depuis quelques mois, de grandes et moyennes organisations, autant du secteur public que privé, m’approchent pour réfléchir et préparer leur présence dans l’univers de l’audio social. Pourquoi? Qui devrait parler? À qui? De quoi? De quelle façon? Autant de questions pour définir l’approche que la voix, qui représentera et portera le mieux les valeurs et les objectifs de l’organisation.

La qualité et le défaut de l’audio social comme véhicule de communication entre les utilisateurs, pour les marques du moins, c’est la capacité à établir une confiance qui passera (ou pas) à travers la voix qu’elles choisiront pour les représenter.

Mais une chose est certaine, les organisations devront être présentes dans ce nouvel univers en développement pour faire entendre leur voix. D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, gardez un œil sur le Pôle médias HEC. On me dit que celui-ci prépare actuellement une recherche sur la question avec des partenaires européens.

Bruno Guglielminetti

M. Guglielminetti est consultant en stratégie numérique et lui-même producteur de balados.