En collaboration avec l’Université de Lyon, le Pôle médias HEC Montréal présente la conférence matinale des recteurs des Entretiens Jacques-Cartiers 2015. Cette matinée propose une réflexion sur la relation entre les communautés scientifiques et les médias à l’ère du numérique.
La diffusion traditionnelle des découvertes de la science suit un long processus de vérification et de validation qui respecte des normes reconnues par les communautés scientifiques. Ce processus aboutit lentement à la publication de résultats confirmés par des pairs, et parfois, à une certaine diffusion grand public. Du point de vue de la démarche scientifique, cette validation est nécessaire avant tout débat dans l’espace public. Il existe ainsi deux mondes : celui de la communauté scientifique et celui de l’espace public. Le premier étant une communauté de pairs, le second, un auditoire à éduquer. L’interaction entre ces deux mondes n’est pas évidente. La peur du réductionnisme par la vulgarisation est bien présente, et on confère aux journalistes scientifiques, qui agissent à titre de traducteur du premier monde vers le second, la responsabilité de transmettre la connaissance sans l’altérer.
Ce cycle de la communication scientifique correspond à un espace de communication médié par des canaux d’information reconnus et contrôlés. Aujourd’hui, une grande part des citoyens a accès à un océan d’information en quelques clics; la production et la consultation d’information n’ont jamais été aussi démocratisées. Cette multiplication des échanges est riche, mais comporte aussi une part de risque quant à la véracité des faits et à la rigueur de la production des connaissances. Surtout, la vitesse de transmission de l’information est tout simplement vertigineuse.
Face à cette transformation en profondeur du second monde, devrions-nous imaginer des changements dans la relation entre ces deux espaces? Le scientifique devrait-il intervenir davantage; si oui, pour faire quoi et comment? La désintermédiation de l’espace des communications grâce aux Facebook, twitter, YouTube, etc., devrait-elle également questionner le fonctionnement du monde scientifique et ses interactions avec l’extérieur? Finalement, quelle place pour le journalisme scientifique traditionnel?
Afin d’éclairer ces questionnements et d’identifier des pistes d’action, nous avons regroupé des scientifiques accomplis et des communicateurs aguerris de la découverte scientifique sous un même panel dans le cadre des Entretiens Jacques-Cartier 2015 qui se déroulent à Lyon à compter du 30 novembre. Cette mise en commun des rôles, tous reliés par la science, inspirera une discussion riche à partir de cas concrets ayant marqué tant la communauté scientifique que médiatique.
