Le monde des médias et du divertissement est, lui aussi, fortement touché par cette pandémie qui touche tous les pays, toutes les classes et toutes les entreprises depuis quelques mois déjà.

Pour l’univers des médias, ces événements posent un double défi. D’une part, un défi de survie car cette « crise dans la crise » survient au moment où les modèles d‘affaires des médias nationaux dits « traditionnels » sont déjà fortement affaiblis par une remise en question structurelle des modèles de financement et de distribution. D’autre part, un défi sur le plan de la mission alors que nous sommes appelés à couvrir une pandémie inédite dont nous ne connaissons ni les règles ni les issues.

Les médias traditionnels n’auront d’ailleurs jamais autant – et à une aussi vaste échelle – démontré leur caractère absolument indispensable et essentiel. Jamais aussi aurons-nous autant constaté le rôle complémentaire et accélérateur des médias sociaux pour « propager » les consignes et rejoindre toutes les catégories de citoyens.

Le monde journalistique québécois relève avec brio cet immense défi et nous pouvons saluer la présence et la diversité de la couverture en temps réel que nous offrent nos médias. Les quelques critiques citoyennes qui se sont manifestées face aux questions parfois directes et difficiles des médias soumises aux autorités nous ramènent en mémoire la nécessité de rappeler aux citoyens l’importance d’un milieu journalistique qui, en plus d’assumer son rôle de courroie de transmission, doit aussi savoir poser les « questions qui dérangent ».

Coup de chapeau également aux artistes et aux créateurs qui ont répondu à l’invitation des autorités et sont intervenus pour diffuser – sur une foule de supports et à l’intention de toutes les catégories de citoyens – les consignes de sécurité qui s’imposent pour éviter le pire.

On parlera longtemps de cette crise et on fera sans doute en temps et lieu toutes les recherches nécessaires pour en tirer des enseignements et des exemples de bonnes, et parfois, de mauvaises pratiques en matière de gestion de crise.

Mais pour l’heure, nous tenons à saluer l’exceptionnel travail accompli par nos industries médiatiques et créatives en marge de cet « effort de guerre version 2020 » que nous devons accomplir.

Merci à tous nos collaborateurs et bon courage pour la suite des choses!

Sylvain Lafrance

Sylvain Lafrance est professeur associé à HEC Montréal à l’École des dirigeants et directeur du Pôle médias HEC Montréal et de la Revue Gestion.